Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient d’être rendu public : il nous apprend que nous devons engager des transformations "rapides" et "sans précédent" afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
En cette année 2018, selon Météo France, de nombreuses villes de France ont battu leur record du nombre de jours de chaleur (soit plus de 25°C), critère plus inquiétant qu’un pic de canicule au regard du réchauffement climatique car révélateur d’une tendance de fond.
Au niveau mondial, les trois dernières années sont les plus chaudes jamais observées depuis le début des relevés (selon l’OMM), et le dérèglement climatique pourrait provoquer 250.000 morts par an à partir de 2030 (selon l’OMS) et le déplacement de 143 à 250 millions de réfugiés climatiques d’ici à 2050 (respectivement selon la Banque mondiale et l’ONU).
La région alpine est particulièrement vulnérable et connaît déjà un réchauffement de plus de 2 degrés, alors que la moyenne mondiale se situe à +0,8 degré. Les bouleversements se font déjà sentir en Haute-Savoie avec des cours d’eau asséchés, un lac d’Annecy à marée basse, des menaces sur les réserves d’eau potable et des effets déjà réels sur l’activité agricole. La montagne et son économie sont touchées, avec des éboulements et écroulements de plus en plus réguliers, la perte de 30% du volume d’un glacier comme celui des Bossons, l’univers de la haute montagne devenu trop dangereux en été pour les activités touristiques, et des saisons hivernales raccourcies.
35 associations de Haute-Savoie se sont regroupées pour lancer un appel à tous les élus du département afin qu’ils prennent des décisions ambitieuses et rapides afin de contenir le réchauffement climatique. Le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre (GES) en France et il est indispensable et urgent d’agir sur les émissions de ce secteur.
Nous demandons aux élus la suspension immédiate des nombreux projets routiers en cours ou prévus en Haute-Savoie (tunnel sous le Semnoz, autoroute Machilly-Thonon, élargissement de l’A41 au nord d’Annecy, etc.), afin qu’ils soient évalués au regard de leur impact sur le climat et de vérifier leur compatibilité avec les préconisations du GIEC, ainsi qu’avec les engagements français (division par 4 de nos émissions de GES d’ici 2050), européens (baisse de 40% de ces émissions d’ici 2030) et internationaux (COP21) sur le climat.
Les alternatives sont connues et documentées : se déplacer moins, mieux et autrement. À cette fin, l’argent des contribuables doit servir à mettre en place des transports en commun véritablement attractifs et à favoriser le covoiturage et les modes de déplacement actifs (vélo, marche) plutôt qu’à faire des routes.
Nous appelons chacun des élus à la responsabilité et à sortir des clivages politiques et des logiques partisanes, qui doivent s’effacer devant la gravité et l’urgence de la situation.
Vous pouvez trouver le texte complet de l’appel en document joint ci-dessous.